Le 5 Février dernier, Madonna frappait fort en revenant sur le devant de la scène grâce à l'événément le plus populaire des Etats-Unis : la finale du Superbowl. A la mi-temps de cette rencontre sportive de football américain, depuis des années, les plus grandes stars du monde entier offrent (aux dizaines de milliers de spectateurs, aux quelques 100 millions de téléspectateurs américains et à plus de 10% des habitants de la planète) un peu plus de dix minutes de spectacle. Madonna n'avait jusqu'alors jamais chanté au SuperBowl. Il aura fallu attendre l'année de ses trente ans de carrière pour qu'enfin elle accède à cette "ultime" reconnaissance (s'il en était encore nécessaire !).

 

En 13 minutes, Madonna a eu l'occasion de montrer au monde entier l'étendue de son talent et, surtout, la magnifiscence de son Art, la Pop ! Débarquant sur scène sur son trôme doré, telle une Cléopatra portée par ses 100 gladiateurs, entourée de dorure, de têtes de sphinx, de diamants noirs et de plumes majestueuses. Dans une tenue que l'on pourrait aussi facilement attribuer à Xena la Guerrière, Madonna débute son show avec un Vogue si puissant que le Stade d'Indianapolis doit, aujourd'hui encore, frissonner de tout son béton armé !

 

Armée, Madonna l'est aussi, assurément : elle envoûte - en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire - les 70,000 spectateurs d'abord venus assistés à un match de foot! Au travers de nos écrans (télé, ordinateurs, tablettes ou smartphones), la frénésie est aussi outrageuse, et  ses fans sentent, qu'enfin, celle qu'on appelle la Queen of Pop est bel et bien de retour dans l'arène.

 

C'est avec une version proche de la version album que Madonna continue son spectacle. Le beat est 1000 fois plus fort, au moins, et les premières notes du megahit Music percutent le toit du stade. Il n'en aurait sans nul doute pas fallu beaucoup plus pour que celui se soulève ! A défaut, c'est la scène (conçue par Madonna, son staff, le Cirque du Soleil et, surtout, MomentFactory) qui se soulève de toutes parts, à droite, à gauche, au fond, tour à tour laissant apparaître les danseurs, exposant Madonna au plus haut, telle une Venus (mais avec des bras, et plutôt bien musclés !) sur son piedestal !

 

Rapidement rejointe sur scène par le duo mondialement connu LMFAO, Madonna se donne aux joies du mash-up. Elle peut dès lors, si les cinq minutes qui viennent de s'écouler n'ont pas suffit pour en convaincre la terre entière, montrer tous ses talents de danseuses incroyables, en emboittant le célèbre pas du Shuffling, dansé depuis plus d'un an aux quatre coins du globe et inventé par le duo sus-cité ! Pire, Madonna à l'outrecuidance de danser le Shuffling 100 fois mieux que ses pères ! N'est pas Madonna qui veut ! Ou, clairement, personne d'autre que Madonna n'a été, n'est et ne sera Madonna !

 

Car, à 53 ans, Madonna est sur le point de sortir son douzième album qui, comme d'habitude, fera preuve de toutes les audaces, entre prises de risques inconsidérés, réinvention et adaptations. Tel un caméléon, la guerrière Madonna a toujours su adapter - quand ce n'était pas devancer - sa musique à son époque. Son règne sur le monde de la pop depuis près d'un milliard de secondes (soit 30 ans) en est l'une des conséquences.

 

Elle enchaîne ainsi son show avec sa nouvelle chanson, Give Me All Your Luvin, en featuring avec les deux stars de la scène Rap US du moment, Nicki Minaj et M.I.A. Laissant tomber sa jupette de cuir et d'or, Madonna empoigne un pompon de chearleader et montre que sous les muscles et la force que lui a façonné sa carrière, se trouve une femme, une vraie, une bombe anatomique même. Défiant toutes concurrences, la demoiselle blonde exprime sa féminité et la revendique. Histoire de rappeler à la société - un tantinet machiste - qu'on peut être une femme, avoir 26 ans (fois deux) et être la plus grande superstar sur terre ! M.I.A. se chargera même d'offusquer l'Amérique puritaine en la gratifiant d'un joli "doigt du milieu" tamoule ! Même Madonna n'aurait pas osé le faire devant quasiment 1 milliard de terriens !

 

La terre, justement, elle ne cesse de trembler ! A moins que ce ne soient les grosses caisses d'un orchestre mené tambours battants (facile !) par Cee LoGreen (son titre "Fuck You" - encore ? - à fait le tour du monde l'an dernier). Open Your Heart, avec quelques notes de 'Express Yourself (cher à Lady GaGa), retentit et permet à Madonna d'enchaîner sur le dernier morceau de sa représentation effreinée et époustouflante. Une note ou deux suffisent à reconnaître ce tube, identifiable parmi 1000 autres et qui marqua toute une génération (et même plus !) : Like A Prayer. Cléopâtra pénétre dans le temple sacré, toute de noir vêtue. Une tenue qui n'est pas sans nous rappeler l'univers et l'ambiance de Frozen. Evidemment, les grains de sable du désert ont ici étaient remplacés par autant de petites étoiles, dans les mains des 70,000 spectacteurs, illuminant le stade de mille paillettes bleutées. Les coeurs vibrent, les souffles se coupent, l'atmosphère est si religieuse qu'on obéit à la loi du silence. Impossible de mettre le moindre mot sur ce qui se déroule, ce qui se dérobe sous nos yeux (et sous les pas de Madonna)... La Magie opère. A la tribune, Madonna ne cesse de captiver son auditoir, de le faire voyager, de la faire rêver.

 

Je disais à l'instant que la terre ne cessait de trembler ; Madonna nous le rappelle, en appelant à l'unité au travers du message WORLD PEACE projeté sur les écrans de la scène. Disparaissant dans un épais nuage d'une fumée laiteuse, la Déesse Madonna quitte son royaume, la Scène. Le monde est à ses pieds. Et elle nous a tous donné rendez-vous sur sa tournée !